"L'illusion est la première apparence de la vérité."
[Cit. de Rabindranàth Tagore]
GénéralNom : -inconnu-
Prénom : Yael C.
Parenté présumée sorcière (voir en fin de présa)
Niveau d'étude : débutant à moyen selon les matières
Baguette : Bois de Sapin et cœur en crin de Kelpy
Qualités : Un esprit intelligent, tout aussi vif que son corps alerte. Un certain talent pour survivre, que ce soit en société ou par ses propres moyens, et l'optimisme qui va avec. D'une loyauté sans faille à qui prouverait mériter son respect. Et, hum, un estomac résistant à toute épreuve, c'est une qualité ?
Défauts : Tempérament imprévisible et impulsif entraînant régulièrement une violence teigneuse, sans aucun respect des diverses autorités. Use de moqueries et de manipulations sans le moindre état d'âme en haïssant paradoxalement que l'on fasse de même à son propos, assumant mal son apparence. Parfois trop -beaucoup trop- énergique et téméraire, avec des idées extravagantes et fantasques.
Histoire
Des pas martèlent le sol, une silhouette s'élance dans la pénombre. Bifurquant sur la droite après une masure, Yael court d'une allure affirmée malgré les verres bu plus tôt dans la soirée. Au loin on entend le tapage d'une beuverie d'où s'échappent quelques voix fortes. Les mots ne sont pas identifiables, les débits de paroles saccadés, les idées difficiles à exprimer.
Yael ralentit, jette un coup d’œil par dessus son épaule en passant sa main dans sa tignasse. Grimace en retirant ses doigts poissés de sang. Souffle un bon coup, crache par terre un mélange de sang et de salive, essuie ses lèvres d'une manche, plisse les yeux dans la noirceur des ruelles.
Ils ne me suivent plus..
Yael tente de reprendre ses esprits, chassant la douleur de ses pensées. S’adosse au mur avant de baisser la tête vers ses jambes maintenant flageolantes, posant ses mains sur ses genoux. Du sang brille sur ses phalanges, reflétant la lumière de la lune. Pas le sien cette fois ci. Son visage scrute l'horizon à travers ses mèches de cheveux. Après un soupir, Yael se redresse, empoigne son sac, y vérifie la présence de Poule et repart. Dans sa tête vrille encore les mots à l'origine de cette courses. Des insultes. Mais des insultes lancées par des ivrognes, des insultes sans le moindre sens, articulées par des langues gourdes, par des gosiers assoiffés.. Yael soupire à nouveau, sachant que cette bagarre n'en valait pas la peine. Trop tard, les coups ont été donnés.. au moins, sa consommation n'aura pas été facturée.
Et puis même, les mères, c'est sacré, on ne plaisante pas sur leurs dos. Yael fronce les sourcils.
Finalement, cette bagarre n'était pas si inutile. Poursuivant sa route en essuyant dans sa manche tout les trois pas le filet de sang qui ruisselle sur son menton, Yael se replonge dans ses souvenirs sans plus prêter attention aux silhouettes qui croisent son chemin.
D'abord le froid. Une naissance en hiver était risquée, les nouveaux-nés souvent trop vulnérables pour résister aux températures, et les récoltes vite épuisées. L'enfant avait passé cette épreuve avec indolence, un calme détaché, semblant même ne pas se soucier de survivre ou non. Et puis l'hiver était partit.. pas l'enfant. On avait donné un prénom, et la vie avait continué.
En grandissant, Yael n'avait conservé que des bribes de son enfance. La chance qu'un fils de bonne famille l'apprécie au point de bénéficier du même enseignement que lui. La chance d'être choyé par son aîné et par sa mère. Les jeux avec ses jeunes frères et sœurs. Les bagarres avec les autres enfants du village dont la victoire lui revenait.
D'autres souvenirs moins agréables aussi, la faim et le froid, la peur parfois. Sans vraiment savoir qu'est ce qui était redouté, devinant simplement que sa mère s'inquiétait. Mais au lieu de fragiliser l'enfant, ces privations lui donnèrent une constitution résistante. Corps maigre mais nerveux, combatif. Yael grandissait, et l'inquiétude de sa mère grandissait proportionnellement.
Un bruit tira Yael de ses pensées. Accélérant le pas machinalement, Yael fouillait l'obscurité du regard. Sans vraiment s'inquiéter à l'idée de tomber face à face avec un énième ivrogne peu commode, il valait tout de même mieux s'éloigner de ce village où sa présence risquait de ne plus être appréciée. Son pas se transforma en course, quittant les chemins pour s'aventurer dans la végétation. Alerte, sa silhouette svelte bondissait à travers les fourrés. Quelques branches giflaient parfois son visage mais Yael n'y prêtait pas la moindre attention, il lui en fallait bien plus pour l'arrêter.
Bien plus pour m’arrêter..
Des cris, des pleurs. Une foule qui se presse, s'échappe, se reforme. Des sabots qui frappent le sol dans un bruit sourd. Bientôt un groupe sort du lot, entouré d'hommes armés. Femmes, enfants, hommes.. Yael lève la tête vers le visage de sa mère, enserrant la main de son frère. D'un sourire elle les repousse, les exhorte à partir.
Que rien ne vous arrête. Yael laisse son frère l'empoigner par les vêtements comme ses jeunes frères et sœurs, poussés en dehors du groupe, distribuant sans hésitation autant de coups qu'on leur en donnait. Le regard toujours tourné vers sa mère et les autres membres du village, Yael passe sous les sabots d'un cheval, s'écroule. Quelqu'un l'attrape, tirant son corps hors de la mêlée.
Hébétés, ses yeux verts papillonnent. A ses cotés le corps sans vie de sa plus jeune sœur, piétinée par les chevaux. Son estomac est pris de haut-le-cœur, Yael recrache de la bile. Déjà l’aîné relève ses cadets survivants, les entraîne, suivit de d'autres enfants malingres qui ont aussi réussi à passer à travers la garde armée comme une nuée de moineaux.
Yael porte sans y penser sa main à son arcade, effleurant sa cicatrice du bout des doigts. Il fait désormais nuit noire, mais sa route n'est plus très longue. Et depuis ces années, Yael en fait du chemin. Depuis cette journée d'exil, fuyant à travers les champs.
Un enfant s'écroule sur la gauche, touché par un projectile. Personne ne s'arrête pour l'aider.
Yael court en tenant la main de celle qui est désormais son unique sœur, suivant de son mieux le sillage de l’aîné. Avec l'audace de ceux qui n'ont plus rien à perdre, l'instinct de survie transporte la volée d'enfants qui disparaissent dans la foret.
Yael sert la mâchoire, sourcils froncés. Regagne un village, errant maintenant dans les ruelles. Cela faisait bien longtemps que sa mémoire ne lui avait pas rappelée ces jours d'exil. La course dans les bois, la faim qui les tenaillait, la soif, la peur. L'incompréhension aussi, mais surtout l'espoir de s'en sortir, puisqu'ils étaient encore en vie.
Et puis la chute d'un des jumeaux, agonisant sans que des soins ne puissent être envisageables. L'immobilité de son double, prostré. Le découragement de sa sœur. Les autres moineaux continuant leur route, indifférent de la souffrance du garçon. Ils avaient bien assez à faire avec la leur. Le regard échangé entre Yael et son aîné. Le coup de grâce.
Des larmes perlent entre les cils de Yael à ce souvenir. Caressant de trois doigts Poule nichée dans son sac, Yael lève les yeux vers la silhouette qui se découpe dans la nuit. Sa nouvelle demeure.
Un coup de manche rageur essuie les traces de mélancolie.
Que rien ne m'arrête.Pas même les souvenirs.
- Ces deux là, oui je peux les prendre. Mais l'autre, sans pouvoirs, que veux tu que j'en fasse ? A cet âge, s'ils ne sont pas apparut, c'est qu'il n'y en a pas. Quand bien même que votre mère était sorcière, et même leur père, cela ne veut pas dire que vous l'êtes tout autant.. Toi même, tu ne l'es pas, n'est ce pas mon garçon ?- Mon père n'était pas sorcier.. Mais je vous assure que celui de mes deux jeunes frère et sœur si.. La plus petite et le jumeau de Domitille aussi l'étaient mais.. ils sont.. enfin..La voix tremble, n'ose prononcer le dernier mot. Le regard se fait hésitant.
- Yael n'avait ni mon père ni le leur. Je peux pas les garder moi.. s'il vous plait. J'ai promis à ma mère que je vous les amènerais.L'homme marmonne qu'il ne peut rien faire avec les moldus.
- Bon, je te le garde ton frère.. j'espère qu'il ne mange pas comme quatre et qu'il saura se rendre utile.
L’aîné plisse les yeux, jetant un regard à Yael.
- Mon frère.. oui.. oui, bien sur qu'il saura se rendre utile.
Yael passe sa main dans sa tignasse. Fronce les sourcils.
C'était le même visage aux sourcils froncés qui regardait désormais Poudlard. Si les deux plus jeunes survivants de la famille avaient rapidement démontrés leur appartenance au monde sorcier, ce monde qui avait condamné leur mère, le statut de Yael était resté plus vague.
L'intelligence lui avait soufflé de conserver une discrétion.. l'exil lui avait apprit la raison de l'inquiétude de sa mère. Il fallait cacher ses pouvoirs. Et lorsqu'il n'y eu plus rien à apprendre de l'homme qui les avait accueillis après leur exil, il avait suffit de repartir sur les routes.
Caractère
Le moindre que l'on puisse dire, c'est que Yael a un caractère bien trempé. Ayant eu une certaine éducation, ses réflexions sont construites sur des connaissances même si Yael aime découvrir par ses propres moyens. Contrairement à ce que l'on peut imaginer en voyant sa personne, Yael est capable de travailler avec application, venant au bout de divers problèmes. Pourtant, ses acquis ne sont jamais mis en avant : Yael considère que moins ses capacités sont reconnues, et moins on lui en demanderas, moins on lui verra une capacité à rivaliser. Sa soif d'apprendre est donc bien dissimulée, surtout que le coté emporté est souvent celui qu'on retient de Yael. Imprévisible, les bagarres se multiplient sur son chemin, en réponse aux provocations que Yael peut entendre.. ou même parfois pour un regard de travers. Toute autorité est systématiquement refusée, à moins de gagner son respect et donc sa loyauté il est difficile de lui demander quoique ce soit.
Un tel portrait présente un ours solitaire, mais ce n'est pas le cas. Yael apprécie la compagnie des autres et interpelle facilement les inconnus pour une discussion autour d'un verre. Sans pour autant se lier intimement avec ceux ci.. et cela peut vite dégénérer. Yael a beau être aussi efflanqué qu'un chat affamé, ses poings frappent dur, sans craindre les coups en retours, encaissant ceux de ses adversaires avec l'idée que "ce qui ne tue pas rend plus fort". Enfin, Yael sait tout de même voir lorsque sa chance de s'en sortir en un seul morceau lui fait faux bon.. Et dans ce cas de figure, pas d'hésitations : La fuite est la meilleure solution. Il n'est pas rare de voir Yael sortir en trombe d'une auberge où il y aurait un peu trop d'animation à son gout..
Yael vit au jour le jour, s’émerveillant chaque matin de pouvoir encore découvrir un peu plus le monde. Attachant beaucoup d'importance à son indépendance, Yael parle peu de sa propre personne, persuadée que révéler ce qu'on est permet aux autres de nous posséder. Comme beaucoup parmi le petit peuple, Yael a eu une enfance difficile, mais en garde un bon souvenir. Le labeur endurée par sa famille lui a donné la détermination de poursuivre son chemin, peu importe où celui ci le mènera.
Physique
Yael a l'allure d'un jeune homme d'une quinzaine d'année efflanqué, mais pour une meilleure image, mieux vaut visualiser les attitudes d'un chat sauvage et famélique. Taille élancée, longues jambes plutôt arquées, bras minces et œil vif, tout prête à croire que Yael s'attend à devoir bondir d'un moment à l'autre. Même sur une chaise, ses gestes sont fluides et rapide, même immobile, Yael semble sur le point de partir.
Son visage est marqué, par l'angulosité de ses traits mais aussi par de fines cicatrices. Partant de la tempe droite, une courbe traverse un de ses sourcils, évitant de peu le globe oculaire. Du coté gauche c'est au niveau de la bouche que l'on peut voir une marque rectiligne creusant sa lèvre supérieur et la peau brune juste au dessus. Le reste de son corps au teint halé par les intempéries est également parcouru de cicatrices, mais sa blessure la plus importante se trouve à sa main droite, où l'annulaire et l'auriculaire ont disparus. En donner la raison est l'une des rares occasions où Yael accepte de parler de sa propre personne, mais l'histoire change invariablement à chaque version. La conviction dont Yael fait preuve pour rapporter cet incident ne manque jamais de persuader son interlocuteur de la justesse de son histoire.. jusqu'au moment où il entendra une prochaine version.
Excepté les cicatrices, ce sont les yeux de Yael qui attirent l'attention. D'une teinte verte foncée, ravivée par l'éclat vif de son regard. Ses pupilles furètent constamment les environs, renforçant l'impression que Yael compte partir.. Rares sont les fois où son regard soutient sans ciller celui d'une tierce personne, mais lors d'un tel instant c'est que celle ci a tout l'attention de Yael. L'autre particularité de son regard est la présence systématique de sourcils froncés : quelle que soit l'expression de son visage, celle ci sera accompagnée d'un froncement de sourcil -lui donnant un air au mieux simplement de mauvaise humeur, au pire carrément hargneux-
Cette mine renfrognée gâche un peu le profil, qui aurait pu sembler noble avec son nez droit et sa mâchoire bien dessinée.
Bien évidemment, Yael ne fait partie que du petit peuple, et encore, des plus pauvres d'entre eux. Ses vêtements sont comme incrustés à sa peau, morceaux d'étoffes cousues entre elles par le plus grand des hasards. Sa tignasse, elle, est d'une couleur indescriptible, assombrie par la saleté à certains endroits, décolorée par le soleil à d'autres. Mais surtout, c'est sa coupe -ou plutôt son absence- qui donne à Yael cette silhouette si reconnaissable. Emmêlée, retombant sur son front, dissimulant ses oreilles percées, glissant le long de sa nuque, sa chevelure lui fait office de protection que ce soit du soleil ou par temps froid. Pour résumer en un mot, sa tignasse forme un nid sur sa tête -nid de l'oiseau le plus maladroit en architecture-
A son arrivée au château, Yael se met à porter l'uniforme des élèves, sans pour autant se départir de ses anciennes fripes portées sous la robe noire. Chausses ajustées et chemise flottante autour de son corps maigre, bon nombre de gri-gris accrochés en collier à son cou, heurtant ses cotes à chaque pas. Porté en bandoulière sur son flanc gauche, un vieux sac englobe tout ses trésors, souvenirs, objets nécessaires à la survie des vagabonds, mais aussi Poule -qui, comme son nom l'indique, n'est autre qu'une poule- lorsque celle ci se lassait de marcher dans les pas d'Yael.
Lorsque l'élève n'est pas en cours, une étoffe s'ajoute à son équipement, dissimulant ce corps que Yael n'assume pas : une longue pièce de tissus portée autours du cou, suffisamment importante pour aller d'une épaule à l'autre et masquer le bas de son visage, laissant à sa chevelure le soin d'en cacher le haut pour ne laisser apparaître que ses deux yeux vifs. Inutile de préciser qu'un nombre important de lames se trouvent également dissimulées parmi les pièces de tissus, et que Yael n'hésiterait pas à en faire usage si le besoin s'en faisait ressentir -particulièrement si quelqu'un avait l'idée saugrenue et fort déplaisante à ses yeux de mettre en ordre sa tignasse, lui redonnant sa couleur flamboyante originale.
Rapport à la magie
Aspect théorique plutôt bien développé dans certaines matières, mais une pratique défaillante par le simple fait que Yael ne possède pas soi-même de baguette avant son entrée à Poudlard.
En plus des connaissances "scolaires", Yael a entendu parler du sport à la mode chez les sorciers et malgré son scepticisme à l'idée de chevaucher un balais, Yael pourrait bien se faire tenter par le Quidditch.
Famille et proches
Mère de Yael, sorcière brune aux yeux verts. Présumée décédée
Bartholomé : Frère de Yael, de 5 ans l’aîné de la famille. Cheveux bruns, regard bleu. Sans pouvoir mais connaissant les origines sorcières de sa famille. Resté en compagnie des deux seuls autres compagnons d'exil survivants, également moldus. Actuellement vivant (passé voir Yael à Pré-au-lard).
Astrid : Troisième de la famille, de 3 ans la jeune soeur de Yael. Cheveux blonds et yeux verts. Sorcière, restée avec le jumeau survivant. Présumée vivante
Winemer et Domitille : Frères de Yael, de 5 ans plus jeunes que Yael. Jumeaux tout deux sorciers. Cheveux blonds et regard vert. Winemer décédé, Domitille présumé vivant.
Colombe : Jeune sœur de Yael, sixième de la famille. Cheveux blond et regard vert. Présumée sorcière. Décédée.
Elyo : Sorcier accueillant Astrid, Yael et Domitille à la demande de Bartholomé. Présumé vivant.
Effroy : Fils de bonne famille, camarade de Yael durant son enfance. Situation inconnue.
Harold et Rufin : Compagnons d'exil, les deux seuls moineaux a être restés lors de l'agonie de Winemer. Même âge que Bartholomé. Présumés vivants.
Père de Yael, sorcier. Situation inconnue.
Père de Bartholomé, moldu. Décédé.
Père de Astrid, Colombe, Winemer et Domitille, rang du sang inconnu. Présumé décédé.
Poule : Animal et compagnon de Yael depuis 4 ans. Vivante (et même en excellente santé).
- Présentation du 21 février 2016, personnage créé pour le contexte L'Aube de Poudlard -