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 La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor

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4 participants
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Gema W. Thinncöen

Gema W. Thinncöen


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MessageSujet: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyMar 5 Nov 2024 - 19:41

Jour 7

Dylan marchait d’un pas rapide le long du chemin boueux, une main en visière pour se protéger de la pluie, l’autre tenait un petit sac en jute. En l’espace d’une semaine, depuis que la Dame Rouge avait débarqué, le temps était passé du tout au tout. Le soleil qui jusqu’alors régnait en maître sur le ciel, avait laissé place à un temps gris et humide. L’équipage était témoin de l’arrivée de la saison des pluies, et, d’après les locaux, elle ne leur laisserait que de rares moment d'accalmie.

De toute façon, la plupart des marins avaient été cantonnés au pont de la frégate qui arborait le drapeau français. La Dame Rouge naviguait toujours sous l’apparence de l’Espérance, en conséquence on avait prié tous ceux qui ne parlaient ni français ni espagnol de ne pas se mélanger aux locaux pour ne pas les faire démasquer. Alors pour tout cet équipage, il n’y avait rien d’autre à faire qu’à attendre sous la pluie chaude sur le pont supérieur ou dans la cale malodorante de la frégate. Malgré tout, une bonne humeur générale régnait. On profitait des quelques jours de repos accordés.

Dylan dépassa la petite place centrale en direction de l’unique taverne du village. Derrière elle, la Dame Rouge espérante flottait au centre de la crique, où l’eau était assez profonde pour son fort tirant d’eau. Sur le passage de la chirurgienne, quelques habitants honduriens la saluèrent et elle leur répondit à tous avec un signe courtois. Les plus âgés étaient assis dehors sous les porches qui les protégeaient de la pluie tandis que les plus jeunes chahutaient dans les flaques de boues. Le village pittoresque regorgeait d'habitants tous plus hauts en couleur les uns que les autres. Si dans les premiers jours ils s’étaient montrés méfiants, les événements du troisième jour les avaient mis en confiance.


Jour 3

Dylan avait décidé comme les jours précédents de quitter le bateau. Heureusement pour elle, elle avait appris à baragouiner quelques mots avec les hispanophones qui habitaient l’île où elle avait grandi. Bien que chez les adultes les deux mondes soit en général bien séparés, les enfants eux été trop peu nombreux pour discriminer leur amis par la langue qu’ils parlaient. Alors Dylan n’avait pas attendu longtemps pour profiter du village, rentrant tout de même au bercail pour y passer la nuit.

Elle aimait la frégate, elle aimait la vie qu’elle y menait, mais l’enfant curieuse qui vivait en elle ne pouvait s’empêcher d’explorer ce nouveau terrain de jeu. Au deuxième jour, elle était allée au marché du village pour y refaire son inventaire. Si elle y avait trouvé ce qu’elle cherchait, elle avait aussi découvert tout un tas de plantes médicinales utilisées par les locaux. Ce jour-là, Dylan n’avait pas vraiment d'autre but que de tuer le temps jusqu'au soir, le reste de l’équipage était occupé à marchander une partie de leur prise en échange de quoi que ce soit d’autre qui pourrait leur être utile.

- ¡Ayuda ! cria soudain une voix de femme. Trae al doctor.
-No esta, Mama. Se fue, répondit une autre femme d’un ton sans équivoque.

Aussitôt, Dylan se dirigea vers l’endroit d’où provenait le son, une impasse entre deux masures de bois. Là bas, au pied d’un arbre qui étendait ses feuilles au dessus des toits, un homme était assis, entouré de celles qui devait être sa femme et sa fille. De sa cuisse se répandait une flaque de sang sur le sol avide.

- Que paso ? demanda Dylan en nouant ses cheveux dans son foulard fétiche.
Les deux femmes posèrent un regard interrogateur sur la chirurgienne, débarqué de nulle-part et donc l’accent trahissait la non appartenance à l’empire hispanique.

- Soy doctora, se justifia Dylan en inspectant la scène.

Elle comprit vite que l’homme s’était blessé en coupant du bois. Soit parce qu’elles n’avaient d’autre choix que de lui faire confiance, soit parce qu’elles étaient trop surprises pour réagir, la femme et la fille la laissèrent faire. La blessure n’était pas des plus méchante. Bien sûr, elle aurait pu facilement s’infecter sans traitement mais Dylan avait déjà vu plus belles entailles sur ces patients.

Il ne lui fallut pas longtemps pour prodiguer les soins à l’homme. Il fut sorti d'affaires en un rien de temps.

- ¡Es un milagro ! No se como agradecerle, señora.

Dylan connaissait un peu d’espagnol mais pas assez pour comprendre tout ce que la femme lui dissait. Elle se contenta de hocher la tête et d’accepter les quelques pièces qu’elle lui tendait.

Après l’incident, les locaux ne furent que plus accueillants. Pendant les deux jours qui suivent, les patients n'arrêtent pas d’affluer auprès de la chirurgienne. Des petits malades aux plaies vraiment ragoutantes, tout y passa. Dylan appris que l’ancien médecin du village n’était plus. Elle ne savait pas s’il était simplement parti ou mort, quoi qu’il en soit, cette histoire faisait bien ses affaires. Elle avait même pu faire sortir Colleen du bateau pour l'assister. Non pas qu’elle était débordée mais elle voulait lui apprendre les bases du métier pour qu’elle puisse s’occuper des maux du quotidien de l’équipage en son absence, car nul ne savait à l’avance combien de temps prendrait leur remontée du fleuve et ce qu’ils trouveraient sur place.


Jour 7

Cette fois-ci, Dylan ne fut pas apostrophée sur son chemin par des locaux souffrant. Elle continua tout droit son chemin. Enfin elle arriva à destination, trempée jusqu’aux os. Le bâtiment qui lui faisait face n’avait que quelques fenêtres, et une porte. Ni devanture, ni écriteaux ne laissaient savoir ce qui se trouvait de l’autre côté du battant, et pourtant elle ne savait au bon endroit. Dylan n’avait encore jamais mis les pieds à la taverne du village pourtant elle lui semblait déjà familière.


Jour 3

- J’ai trouvé !

Les paupières de Dylan battait pour s’habituer à la luminosité matinale, mais ce ne fut pas vers la fenêtre et sa lumière que ses yeux furent attirés mais plutôt par la femme qui était assise nonchalament sur le bureau du capitaine de l’Espérance. Elles avaient poussé le meuble contre le mur pour faciliter le passage dans leur cabine - enfin la cabine de Red Jack - mais ne s’en étaient pas encore débarrassé.

La femme assise sur le bureau passa une mèche de cheveux blonds derrière son oreille et tendit à Dylan le bol de gruau qu’elle tenait à la main.
- Merci, votre Altesse, répliqua la chirurgienne.

Red Jack ne fit aucune remarque au surnom dont elle était affublé et continua :
- J’ai trouvé l’endroit parfait où continuer les recherches. Une taverne, la seule du village d’ailleurs. Elle était pas facile à trouvé. Pas de panneau. Rien. A croire qu'il veulent pas payer des coup à ceux de passage.

Depuis que le bateau avait quitté les eaux de Saint-Georges, et rencontré l'Espérance sur son passage, et qu’ils avaient trouvé les journaux du capitaine, il semblait qu’elle n’avait pas arrêté de penser à la quête. Le soir, parfois elle ruminait dans son coin de la cabine, parfois elle faisait part de ses théories à haute voix, et plus rarement encore Dylan donnait son avis.

- Tu y as entendu des choses sur Avery ?

Red Jack secoua négativement la tête pendant qu’elle mangeait son propre bol du gruau. A la voir ainsi assise Dylan se demandait si ce n’était pas le poid de son regard qui l’avait réveillé. De fois, il lui semblait sentir les yeux bleus de la capitaine braquer sur elle dans la nuit. Et souvent elle se demandait si la sensation était réciproque quand elle faisait de même.

- Rien pour l'instant mais je laisse toujours traîner mes oreilles...

Dylan ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’il se passerait s’il ne trouvait aucun indice en remontant le fleuve. Elle ne s’attendait à rien, et savait que l'issue la plus probable de toute cette quête était l’échec. Pourtant, elle voulait y croire. Croire que les légendes pirates étaient vraies et qu’il y avait dans ce monde autre chose que la triste réalité. Mais elle n’y pouvait rien, toujours méthodique et rationnelle. Elle n’avait pas de nouveau fait part de ses doutes à Red Jack et ne savait pas si la capitaine les avait ressentis. Quoi qu’il en soit, elle attendait comme les autres le départ avec excitation, car enfin la curiosité l’emportait toujours.

- J'y viendrai, à ta taverne, pour voir à quoi elle ressemble.


Jour 7

Mais le reste du troisième jour avait pris une tournure pour le moins inattendue ainsi que le jour suivant. Finalement quand Dylan eut enfin le temps de mettre les pieds à la taverne, Red Jack avait trouvé un autre endroit à explorer, d'autres indices à suivre, et la chirurgienne n’eut jamais l'occasion d’y retourner.

Ce jour-là, elle avait eu vent que la capitaine y passerait la soirée avec une partie de l'avant garde, c’était donc le moment parfait pour s’y rendre. Dylan passa le pas de la porte dans un grincement caractéristique. La fin de journée approchait et il régnait déjà dans la pièce une odeur d’alcool et de moisissure. La chirurgienne égouta rapidement sa tignasse noir corbeau et chercha Red Jack du regard. Elle la trouva dans un coin de la pièce… avec Jesse Sullivan.


Jour du départ

- Qu’en pensez-vous ?

Red Jack et Jesse Sullivan venaient d’exposer leur plan fou. Le premier arrêt de leur inimaginable quête. Elle avait regardé sans vraiment réagir. Le plan lui paraissait toujours insensé. Combien de temps pourraient-ils perdre avant que les premiers mécontents ne se fassent entendre ? Des années ? Des moins ? Peut-être quelques semaines suffiraient pour que certains membres d’équipage n'y trouvent plus leur compte. Alors, combien de semaines en plus, leur faudrait-il pour se regrouper et former une mutinerie ? Dylan ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter.

La chirurgienne observa Red Jack et Jesse Sullivan. Un nœud naquit dans son estomac quand elle se rappela la symbiose totale que les deux avaient formée. Une entente parfaite. Une harmonie de chaque instant. Elle regardait la paire et n’arrivait pas à saisir comme pouvaient se comprendre si bien l’homme qu’elle appréciait le moins sur le bateau et la femme qu’elle… - enfin Red Jack. Elle sentit le nœud grossir et une sensation familière l'envahit. Elle détestait ce sentiment.


Jour 7

Avec les semaines passées en mer Dylan se fit à l'idée de cette amitié, elle ne la comprit jamais vraiment pourtant. Ca avait encore plus fait jaser le reste de l’équipage au sujet de leur idylle clandestine, mais la chirurgienne n’y croyait pas. Car, s’ils étaient proches, un autre relation avait grandi dans l’ombre à l’abri du rideau de perle. Tous les soirs, Dylan et Red Jack avaient pris le temps de parler, de la quête qui s’annonçait bien sûr parce qu’elle occupait tout l'esprit de la capitaine, mais aussi de plein d'autres sujets divers et variés. Évidemment, la chirurgienne n’était pas aussi cultivée que son altesse royale mais sa curiosité la rattrapait.

Dylan soupira. Les deux lurons discutaient à voix basse. Ce n’était pas la façon dont elle avait imaginé la soirée. Quand Red Jack l'aperçut, elles échangèrent un sourire. Dylan se demanda si le sien sembla navré.

La chirurgienne repéra quelques autres membres de l'avant-garde aux tables adjacentes. L’américain parlait fort un espagnol plus qu' approximatif avec Alonzo qui tentait de lui apprendre la subtilité de l’espagnol. Dylan commanda une bière avant d’aller les rejoindre.



- post 31 mars 2022-
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Caecillius




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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyJeu 7 Nov 2024 - 15:05

Il y a quelques avantages à avoir grandi dans deux lieux aussi différents que les Antilles et l'Écosse, qui plus est dans le commerce. La barrière de la langue est quelque chose d'assez surmontable, quand il y a de l'argent, en l'échange de biens, en jeu. C'est ce qui me permet de baragouiner quelques mots d'espagnol. Pas suffisamment pour rivaliser avec Alonzo, mais assez pour avoir le droit de mettre pied à terre pour cette mission. Le Maître-Voilier aidant, j'arrivais tout de même à former quelues phrases correctes depuis quelques temps, mais bon.

Autant à bord qu'à terre, j'évitais un maximum notre chère chirurgienne. Depuis ce fameux soir (ou jour, je ne sais plus à force...) de réunion dans la cabine de Red, elle semblait encore plus féroce envers moi. Alonzo avait l'air de dire que ça avait quelque chose à voir avec Jackson, comme quoi elle l'aurait entendu râler à propos de ce crétin. Qui ne l'a pas entendu autre chose que râler, de toute façon, celle-là ?

Anyway. Ce n'était pas parce qu'on flottait désormais sous pavillon français que je dérogeais à mes habitudes. Mieux vaut français qu'anglais, de toute façon. J'avais mon petit coin de rivière pour me rafraîchir quand l'envie me prenait, et j'avais mis quelques temps avant de trouver de quoi soulager d'autres de mes besoins, mais désormais, c'était chose réglée. Je n'allais pas au village plus que nécessaire, seulement pour accompagner Alonzo à la recherche de matériel, ce genre de trucs. Et la taverne, évidemment. Leur whisky était dégueulasse, mais leur rhum local avaient les qualités requise pour un bon rince gorge. On avait eu du mal à la localiser, mais il était trop difficile à croire qu'il n'y en avait pas. De toute façon, Alonzo avait pour mission d'y laisser traîner ses oreilles, et j'avais pour mission de... sauver la vie d'Alonzo à un moment ou à un autre. J'avais toujours cette foutue dette, après tout. C'était une bonne excuse, surtout, parce qu'avec le Maître Voilier à terre, j'aurai dû prendre sa place à bord pour surveiller que nos oisillons ne tombent pas du nid. Mais ils étaient rôdés, maintenant, alors déjà que ça les faisait chier de ne pas pouvoir profiter du plancher des vaches, si en plus on restait sur leur dos tout le temps...

Et bien entendu, il y avait aussi Colleen. Elle passait un peu de temps (beaucoup trop à mon goût) avec Dylan, de qui elle s'était rapprochée lors de l'abordage où elle avait aidé à soigner les blessés. Elle commençait à faire connaissance avec le reste de l'équipage, même si tout le monde ne s'était toujours pas mis d'accord sur s'il s'agissait de ma soeur, ou de ma fiancée. Malheureusement, cela n'avait aucunement fait taire les rumeurs à propos de ma relation supposée avec la Capitaine. Surtout depuis la fameuse réunion, et encore de temps en temps lorsque le sujet est à nouveau abordé. Je ne sais pas ce qu'il se passe avec eux, mais apparemment, on est trop proches pour eux. Surtout pour une Anglaise et un Écossais. On exposait nos plans ensemble, parce qu'on les formait ensemble, parce qu'on était sur la même longueur d'ondes. Avery n'avait jamais été aussi proche, et nous étions tous deux aussi excités l'un que l'autre à cette idée. Pas pour le trésor. Enfin, si un peu. Mais surtout pour la quête. On avait encore pas mal de choses à découvrir avant de lancer le départ, aussi, j'étais ce soir-là attablé avec Red, tandis que les autres, surtout l'Américain, couvraient nos voix. Colleen était de sortie aussi, je la surveillais d'un coin de l'oeil... enfin, pas qu'elle ait besoin de ma protection ou quoi, simplement, je n'aimais pas particulièrement la voir revenir à ses anciennes habitudes, alors qu'on l'avait littéralement tirée de là. Je comprenais, cela dit. Elle n'a connu que ça.

Alors que notre plan commençait vraiment à ressembler à quelque chose de solide, j'acquiesçais avec enthousiasme, avant de détourner le regard, de soupirer un peu, et de boire quelques gorgées de ma chope.

- Faudrait lui trouver un truc à faire. Je veux dire... on va pas la ramener à la maison demain, faut lui trouver un poste. Qu'elle gagne sa part comme tout le monde.

Pas qu'elle n'avait rien fait jusque là, bien au contraire. Mais si ça pouvait lui éviter de refaire ça à chaque fois qu'on s'amarre quelque part, ce serait cool.


- post 18 avril 2022 -
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Reil C. Ireer

Reil C. Ireer


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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyVen 8 Nov 2024 - 15:27

Ces derniers jours n’avaient pas été de tout repos, mettre en place les différents éléments pour mener à bien la mission occupant la majeur partie du temps de la jeune femme. Pour le moment, attablée avec l’Ecossais devant leurs boissons, elle lui avait fait part des dernières avancées de sa connaissance, et indéniablement le jour J était proche. Jesse venait d’ailleurs de lui demander de trouver un poste officiel à son amie Colleen afin qu’elle perçoive une part comme tout le monde sur le navire, ce que l’oreille distraite de Red Jack pouvait comprendre. Même si, à cet instant, c’était d’une autre femme du navire vers laquelle ses pensées se tournaient, en même temps que ses yeux bleus suivaient la silhouette s’asseyant avec Alonzo et l’Américain.
- Oui pourquoi pas… c’est vrai qu’on ne sera pas de retour à la Butte avant un bon bout de temps… Tu penses qu’elle voudrait être aide-chirurgien ? Je sais que Dylan lui montre pas mal de trucs sur le sujet, et comme on va être amené à faire parfois plusieurs équipes, avoir plusieurs personnes capables d’apporter des soins peut être nécessaire… ou bien aide en cuisine, y a toujours besoin de bras là-bas. Elle n’aura qu’à voir avec Loyd quel poste est en manque de monde, et selon si elle sait le faire elle prendra le poste de manière officielle.

Red ne se voyait pas imposer un rôle à la jeune Colleen, qui n’était pas réellement une recrue de La Dame Rouge, mais lui donner un poste officialiserait sa présence temporaire d’une part, pour lui permettre d’être payée pour les coups de main qu’elle donnait sur le navire, et d’autre part… Étant donné le plan de Jack concernant la quête d’Avery, si Colleen acceptait le rôle d’aide-chirurgien, elles ne seraient pas trop de deux avec Dylan pour les jours à venir. Et en parlant de plan, il serait peut-être temps de mettre le gratin de l’avant garde au courant. Faisant signe à l’Ecossais de la suivre, la jeune femme attrapa sa choppe, slalomant à travers la taverne pour rejoindre la table de John, Alonzo et Dylan, s’asseyant à côté de cette dernière.
- Je vous conseille de profiter de cette soirée, la dernière avant le début officiel de la quête !
Alonzo avait froncé les sourcils devant l’assurance de la capitaine.
- Parce que tu sais quand le Gwenved arrive au port ? Demain ? On commence l’attaque demain ?

Jetant un coup d’oeil par dessus son épaule, vérifiant aux alentours que personne ne les écoutait, la jeune femme se pencha au dessus de la table pour admettre à voix basse.
- A vrai dire, l’attaque a déjà commencé…
- Comment ça ?! Alonzo s’était presque étranglé en terminant sa boisson, apprenant qu’il se passait déjà des choses dans l’obscurité. Se penchant lui aussi au-dessus de la table, fermant le cercle par ses épaules qui touchaient celles de l’Américain et de l’Ecossais, il murmura à son tour, Le Gwenved est déjà là ?
Une nouvelle fois, la capitaine jeta un regard à la ronde pour s’assurer de l’intimité de leur discussion. Puis, le bras contre celui de l’autre jeune femme de la tablée, elle répliqua
- Pas dans ce port, juste un peu plus au nord de la côte. En me renseignant dans le village, j’ai appris que les navires à fond plat ont plus de mal pour arriver dans ce port avec un vent de terre que ne l’aurait des navires comme L’Espérance et La Dame Rouge… Et j’en ai déduis que c’était le meilleur moyen de s’emparer du navire sans faire trop de vague auprès de la population locale.

C’était désormais en chuchotant qu’elle expliquait le déroulé du plan, les laissant suspendus à ses lèvres.
- J’ai donc demandé aux cinq hommes qui parlaient le mieux français d’aller à leur rencontre la nuit dernière, et d’après le retour de Malik, ils sont arrivés au petit matin comme prévu. Et donc… La jeune femme jetait un énième regard suspicieux aux alentours, Zack est monté à bord avec Marco et Will, soit disant pour leur fournir des vivres pendant que Malik revenait avec Bart me prévenir.
Les mines interloquées de l’auditoire devant cette partie de la mission qui ne leur était pas connue, n’étaient pas au bout de leurs surprises puisque la jeune femme acheva comme un aveu.
- En réalité, les vivres sont contaminées. Rien de grave et de non-gérable si l’épidémie se répand, mais juste ce qu’il faut pour les affaiblir et les aliter pour qu’on les débarque du Gwenved dans le calme, sans que la population ne se rende compte de quoi que ce soit. L’effet a déjà commencé dans la journée, on laisse passer la nuit et ils seront à point. Plus qu’à les cueillir demain matin à l’aube, les transférer sous bonne garde dans la cale de La Dame Rouge, et remonter le fleuve avec le Gwenved. Les autorités du patelin n’auront même pas remarqué la supercherie.

Red n’était pas certaine que ce plan convienne à ceux qui lui faisait face. Aucune explosion de prévue dans cette première partie d’aventure, au regret de l’Américain. L’utilisation d’une arme médicinale, que la chirurgienne n’aurait certainement pas mise en avant. Un plan réalisé en douce, pour lequel Alonzo n’avait même pas perçu la participation de son colocataire de chambrée. Et un combat gagné sans réel affrontement, là où l’Ecossais se battait avec honneur… mais les quatre savaient qu’il était inutile de s’opposer à Red quand elle avait une idée fixe, qu’elle ordonnait ce qu’elle jugeait de mieux pour son propre équipage, et ses propres objectifs… son point de vue de Capitaine en quelque sorte. Et même s’ils s’opposaient maintenant, il était trop tard pour changer de directive, l’engrenage était déjà mis en marche.
Il ne restait effectivement plus qu’à profiter de cette dernière soirée avant le début officiel de la quête, pendant que les intervenants de l’ombre agissaient afin de leur livrer le Gwenved, et que le départ se fasse le matin à l’aube.

- post 8 mai 2022 -
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Sparkle




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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyVen 8 Nov 2024 - 19:35

Il en avait de bonnes le maitre voilier. Il s’était fait une mission de m’apprendre l’espagnol depuis qu’il savait que j’en parlais quelques mots. Mais tout ce que je savais, je l’avais appris bon gré mal gré dans les tavernes de Cuba lorsqu’on m’y avait débarqué. Et vu ce que j’avais bu à ce moment-là, me rappeler de quelque chose était déjà un exploit en soi. Et il oubliait que je n’étais pas venu ce soir-là à la taverne pour apprendre, mais plutôt pour oublier. Être à terre, c’était déjà pas marrant ; mais comme en plus il fallait rester discret, on m’avait expressément interdit de me battre ou de faire exploser des trucs. Donc la seule chose sensée qui me restait à faire, c’était de me noyer dans l’alcool.

Dylan nous rejoignait avec une chope à la main. J’avais entendu que ses journées étaient bien remplies, et qu’en plus de s’occuper de l’équipage, elle s’occupait du village. Et ce GRATUITEMENT. Je vous jure, un vrai scandale. Parce qu’en plus elle était vraiment capable de ne pas les faire payer ! Je la voyais bien prétexter quelque chose comme "ces pauvres gens n’ont pas d’argent, on ne va quand même pas leur prendre le peu qu’ils ont". Elle n'avait pas raté sa vocation, ça s'était sûr.
Assise à notre table, elle s'était mise à portée de tir d'Alonzo qui en profitait pour lui apprendre un peu de sa langue à elle aussi.

Puis Sullivan et la capitaine arrêtaient de roucouler dans leur coin et se joignaient à nous. Ils avaient probablement peaufiné quelques détails de leur plan et venaient se joindre à nous pour picoler dans la joie et la bonne humeur. Et je comptais bien obéir à la capitaine lorsqu'elle nous disait de profiter de la soirée. Par contre j'avoue que le reste avait du mal à passer. Heureusement que je venais de finir mon godet, sinon je me serais surement étouffé en même temps qu’Alonzo.

Toutes les têtes se rapprochaient de Red lorsqu'elle nous donnait ses explications.

Si le plan manquait d’explosions, il avait au moins le mérite d’être efficace. Pas très flamboyant et droit au but, pour une fois le plan de la capitaine avait plus en commun avec les colons allemands qui débarquaient au pays qu’avec le reste des personnes attablées autour d’elle. Enfin au moins ça nous évitait d’attirer l’attention, ce qui était bienvenu surtout après nos exploits à St Georges. Je notais quand-même que Red avait une certaine tendance à ne partager que certaines parties de ses plans aux personnes concernées. C’était surement plus sûr de cloisonner les informations comme ça, mais ça ne donnait pas une impression de grande confiance en ses meilleurs éléments. L’attaque par maladie c’était plutôt une tactique de siège que d’abordage, mais bon pourquoi pas…
Je me laissais aller contre le dossier de la chaise en soupirant. Qu'est-ce qu'elle nous avait encore inventé là ? De toute façon, que nous soyons d'accord ou pas il était trop tard pour objecter. L'équipage du Gwenved allait choper une foutue dysenterie, quoi qu'on fasse. Donc autant se faire à l'idée que les choses avaient déjà commencées sans nous, et profiter de la soirée comme Red l'avait si bien dit. Quand je pense que les cinq autres zigotos étaient partis sans rien dire…

- C'est surement une bonne idée, on verra bien. Je posais mon regard sur la jeune femme aux cheveux d'or. De toute façon j'ai déjà dit que je vous suivais, donc je ne compte pas m'arrêter maintenant. Cependant ça va vous couter cher cette histoire. Je laissais un petit silence s'installer, juste pour m'amuser des réactions des autres. Bah oui, maintenant que vous nous avez mis à la retraite, va falloir nous payer à boire… Du coup, tournée générale ?

- post 1 juin 2022 -
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Gema W. Thinncöen

Gema W. Thinncöen


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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyVen 8 Nov 2024 - 19:38

Dylan déposa trois pièces sur le comptoir sous l’œil méfiant du tavernier. En attendant d’être servie, elle se retourna vers ses compagnons de beuverie. L’avant-garde était attablée à différents endroit de la taverne, créant plusieurs petits groupes dont celui composé de la petite clique habituelle : John, Jesse, Alonzo, Red Jack et elle-même. Elle ne savait pas vraiment comment expliquer pourquoi elle finissait toujours avec ces quatre mêmes compères mais leur présence n’était habituellement pas pour lui déplaire – sauf, bien sûr, celle du gabier dont elle se serait bien passée.

L’esprit peu à peu embuée par l’alcool, le groupe s’était mis à parler plus fort et, peu à peu, à abandonner leur semblant de français. Plus le temps passait, plus il semblait que le terme « anglais » se dessinait, accusateur, sur leurs fronts. D’où elle était, Dylan voyait l’imprudence dont ils faisaient tous preuve, elle l’entendait, et elle le voyait aussi dans les yeux du tavernier. Ce dernier l’apostropha avant qu’elle ne se retourne dans sa direction. Lui tendit un plateau rempli de chopes de bière, les sourcils froncés qui laissaient transparaitre sa désapprobation. La chirurgienne, qui jouirait d’une bonne réputation au sein du village, colla sur son visage le plus faux des sourires en espérant qu’agir normalement suffirait à calmer ses doutes.
- Gracias señor ! dit-elle d'un ton enjoué.

Dès qu’elle quitta le comptoir pour rejoindre l’avant-garde, le sourire de Dylan tomba et son visage se ferma. Aussitôt le plateau posé, des mains goulues se jetèrent sur les chopes dans l’espoir d’en atteindre une bien remplie et dont la mousse formait une jolie collerette, ni trop fine, ni trop épaisse. Les verres furent levés en cœur pour célébrer le début de la quête pour ce qui devait être la troisième ou quatrième fois – ou peut-être juste pour célébrer la tournée, qui savait à ce point ? Dylan imita ses compères pour ne pas faire de vague mais ses gestes manquaient d’un entrain certain.

La chirurgienne n’était pas de ceux qui souriaient souvent. D’ordinaire quand elle travaillait, qu’elle réfléchissait, où quand rien de particulier ne se passait elle gardait cette expression fermée. Pourtant, au bar, sous l’influence de l’alcool, ou en compagnie des bonnes personnes – qui plus est dans les deux cas à la fois – elle était joyeuse. Pas ce soir.

Depuis les dizaines de minutes qui les séparaient de l’annonce de la capitaine sur la méthode mise en place pour l’abordage de Gwenved, Dylan n’avait pas prononcé un mot. Elle n’avait rien dit, d’une part parce qu’on ne lui avait pas demandé son avis, aussi parce que quelque soit son opinion l’opération avait déjà été lancée, et d’une autre part parce qu’elle n’était pas sûre de pouvoir formuler sous point de vue de manière… complaisante.

La chirurgienne ne savait pas élaborer de stratégie militaire, mais elle avait compris l’enjeu derrière la discrétion de l’opération. D’habitude, les bateaux pirates n’avaient pas vocation à s’éterniser dans les eaux où ils abordaient. Ici, pour le bien de la mission, la Dame Rouge sous son pavillon français resterait encore des jours, peut-être des semaines avant le retour du Gwenved de sa quête fluviale. Il ne fallait pas qu’entre temps les doutes des locaux soient éveillés et qu’ils appellent les autorités compétentes. Amputée de leur meilleurs éléments, l’équipage ne pourrait se battre sans abandonner le reste d’entre eux...Mais un abordage silencieux, n’était-ce pas ce à quoi ils étaient entrainés ?

La chirurgienne pouvait retourner la question dans tous les sens, ce plan, ou au moins en partie, n’était pas une bonne solution ; et ils n’avaient pas encore idée du pétrin dans lequel ils s’étaient eux-mêmes fourrés. Depuis qu’il avait été exposé, Dylan n’avait de cesse de ressasser ce qui la poussait à croire qu’il s’agissait d’une mauvaise décision.

Alors que sa troisième ou quatrième choppe embuaient son esprit, Dylan sentit une urge d’alerter l’avant-garde sur l’orage qui se préparer. Elle semblait être la seule à entendre le tonnerre au loin : ils n’annonçaient pas obligatoirement la pluie mais en était tout de même un bon indicateur de tempête. Cet abordage était le tonnerre.

La conversation avait tournée vers la méthode bien… américaine avec laquelle l’avant-garde souhaitait fêter son retour après une quête couronnée de succès. Les mots lui brulaient les lèvres tandis qu’ils essayaient de se frayer un passage. Les contenir devenaient douloureux.
Finalement, elle abandonna, et à une énième remarque sur leur retour auprès de la Dame Rouge, elle glissa d’une voix si faible que seuls ceux qui y prêtèrent attention auraient pu entendre :
- S’il reste encore un équipage vers lequel revenir…

Dylan avait appris d’une façon plutôt explicite qu’il ne fallait pas contredire la capitaine... dans ses décisions de capitaine. Après leur première rencontre, elle ne s’y était plus risquée autant parce qu’elle tenait à la vie que parce qu’elle n’en avait encore pas ressenti le besoin.

Depuis l’exposition de plan, Dylan n’avait pas une seule fois jeté un regard vers Red Jack, elle l’avait même évité avec soin. L’opération n’avait pas était si compliquée, étant donné que la femme se trouvait à coté d’elle. La chirurgienne avait simplement regardé droit devant elle, un espace entre Jesse et Alonzo.
Elle savait qu’elle n’aurait pu soutenir le regard bleu perçant de Red Jack, tantôt exaltant tantôt glaçant, sans laisser transparaitre son avis. Maintenant, c’était peut-être trop tard.

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Caecillius




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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyVen 8 Nov 2024 - 19:43

La proposition de Red sur le poste potentiel que Colleen pourrait prendre était le plus logique, surtout qu'elle l'avait déjà occupé, mais ça me fit faire une grimace tout de même. Je n'aimais pas qu'elle traîne avec la chirurgienne, mais bon, je ne pouvais rien y faire. Colleen était une âme libre, qui pouvait se montrer autrement plus têtue que notre capitaine, quand elle le voulait. Elle s'amusait beaucoup à parler de moi comme de son "petit frère" et n'avait que faire de la manière dont les hommes de l'équipage la regardaient parfois. Elle avait quitté un monde duquel elle était prisonnière pour atterrir dans celui-ci, où la liberté était quelque chose qui nous tenait tous très à coeur. Même si, techniquement, nous étions plus enfermé sur un navire que nous pourrions l'être n'importe où ailleurs sur terre. On peut toujours s'échapper de la pire geôle, mais d'un trois mats en pleine mer...

On finissait par rejoindre le reste de l'équipage afin de discuter du plan. J'écoutais sans rien dire (pour une fois que je ne terminais pas les phrases de notre capitaine préférée), acquiesçais de temps en temps, le tout en sirotant mon verre. L'Américain acceptait le plan sans rien à y redire, de toute façon, avec lui, tant que le mot "explosion" n'était pas prononcé, il ne faisait que suivre. Mais quand il s'agissait d'allumer une mèche, alors là, c'était lui qu'il fallait suivre ! Je souris à sa réponse, et me rinça encore le gosier.

Alonzo, si on sentait qu'il était un peu vexé de ne pas avoir été tenu au courant, semblait néanmoins en accord avec Red. Toujours silencieux, j'émis un simple rictus à l'intervention, discrète mais audible, de notre bien aimée chirurgienne.

- Moi, ça me plaît comme plan. Simple et efficace. Pis on s'en fout après, on sera pu là. Le reste de l'équipage saura très bien se débrouiller sans nous. Surtout si on colle Pete à la porte de la cale. En plus avec un peu de chance, en nous voyant rapatrier des blessés de notre navire ami, les villageois voudront surtout rester le plus éloignés possible de nous. S'ils ont vent d'une épidémie, plus on restera sur le bateau, plus contents ils seront. Aucune fuite possible. Le Gwened et l'Espérance sont définitivement nous.

Après quoi, je terminais ma chope d'une traite en la reposant bruyamment sur la table :

- Même l'Américain a raison ! A boire !

À des mots, j'entonnais un chant marin français que j'avais appris avec un collègue gabier qui avait travaillé sur un baleinier canadien. Fallait bien asseoir définitivement notre couverture.

- post 26 juin 2022 -
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Reil C. Ireer

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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyVen 8 Nov 2024 - 23:49

La Capitaine était plutôt satisfaite de l'issue de la soirée. Ils avaient de manière générale intégré son plan de mise hors service de l'équipage français, Alonzo et l'Américain le prenant pour fait acquis alors que Sullivan, lui, était particulièrement d'accord avec le mode de fonctionnement. L'Ecossais était décidemment un homme de son équipage sur lequel la jeune femme pouvait compter... Bien sûr, Red Jack avait entendu le ressentiment de la chirurgienne qui pour sa part n'appréciait pas le déroulement des choses. Certes, Dylan s'était faite discrète, ne formulant pas d'objections à voix haute, si ce n'était la dernière remarque formulée doucement, mais sa distance était sans équivoque : elle était contre l'idée mise en place.

Jack avait d'abord hésité à la convaincre, et puis finalement avait rapidement décidé de l'ignorer. C'était d'ailleurs dans sa nature d'esquiver les conversations qu'elle ne souhaitait tout simplement pas aborder, probablement sa nature de Capitaine... Elle donnait un ordre, l'équipage suivait. Pas de discussions. Encore moins quand l'ordre du jour était de profiter de la dernière soirée avant une quête fluviale sur les traces d'un célèbre pirate, et si tout se passait bien, donc chaque étape les rapprocherait un peu plus du trésor d'Avery. Red avait donc trinqué avec ses hommes, ignorant sa voisine qui de toute évidence l'évitait également. Boisson après boisson, la jeune femme se sentait légèrement grisée par l'alcool, gardant tout de même suffisamment ses esprits pour maintenir le cap et l'illusion de leur francophonie, habilement mise en avant pas l'Ecossais qui s'était mis à chanter. Fredonnant l'air avec lui, Red termina son verre et s'éloigna de la tablée le temps d'aller chercher le réapprovisionnement suivant. Elle ne savait plus à combien de tournée ils étaient rendu, probablement pas assez pour revoir l'ombre de l'Amiral qui remonte le cours des rivières, mais déjà bien assez pour que le réveil prochain risque d'être difficile... En somme, un vrai soir de fête.

Revenant auprès des autres, Red Jack amena les choppes que venait de lui servir le tavernier, juste après avoir adresser à ce dernier un clin d'œil, le laissant en deviner la signification. Et à nouveau assise avec les quatre jeunes gens qui l'accompagnerait lors de cette nouvelle épopée, elle leva sa boisson pour trinquer une énième fois. Elle avait bien le cerveau qui gambergeait comme à son habitude, anticipant et rêvant l'aventure qu'ils allaient bientôt vivre, mais pourtant en cette soirée elle avait envie d'être posée, tranquille, sans responsabilité. Juste joviale et profitant du moment présent. Alors elle écoutait les histoires d'Alonzo, souriait aux remarques des uns et des autres, se laissant flotter dans l'ambiance bon vivant de la taverne, verre à la main. Effaçait un peu son apparence de capitaine, comme pour mieux profiter de la convivialité de la soirée.


- post 11 juillet 2022 -
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Sparkle




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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyMer 13 Nov 2024 - 0:23

J'étais aux prises avec Alonzo, tentant désespérément de le convaincre que l'artillerie ne se résumait pas simplement au calibre du canon employé. Il venait de s'embarquer dans une de ses histoires dont il avait le secret, mais racontait n'importe quoi à propos de tout ce qui était plus gros qu'un mousquet.
La balistique était une vraie science, et je n'avais pas passé des années à l'étudier pour entendre un raccommodeur de nappes me dire que c'était simple d'utiliser un canon. Car oui, s'il continuait à insinuer que la météo, le type de munition et la pureté de la poudre ne rentraient pas en compte dans la préparation d'un tir ; alors ses voiles n'étaient que des morceaux de linge de table cousus ensemble pour caper du vent au hasard. Et je sentais bien qu'il était capable d'amener son gabier dans la discussion…

Récupérant la nouvelle chope amenée par la capitaine, je cherchais furtivement un allié dans ce dialogue de sourds (et d'ivrognes). Sulli allait forcément se ranger du coté de son boss, et allait de toute façon défendre l'avis contraire au mien juste pour me titiller ; Red préférait ses sabres et ne semblait pas avoir grand-chose à faire de la différence de trajectoire entre les boulets de 24 et de 48, en tout cas tant que sa frégate se trouvait du bon coté du canon ; ne restait donc que la chirurgienne, n'avait que faire de toute cette violence mais qui pouvait peut-être s'intéresser à toute cette physique très concrète et appliquée.

- Et toi Jones, qu'est-ce que tu penses des affûts en fer par rapport à ceux en bronze ?

Je la fixais, attendant une réponse -de préférence une bonne- en sirotant mon verre.



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Gema W. Thinncöen

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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyMer 13 Nov 2024 - 0:24

Il n’avait fallu qu’un grand nombre de verre à Dylan pour qu’elle retrouve sa jovialité. Enfin, si elle s’était jointe à l’allégresse général, c’était parce que l’alcool avait embué sa mémoire juste assez pour qu’elle oublie ponctuellement l’origine la boule qui appuyait sur son estomac. Quand la liqueur emportait ses doutes, elle se sentait bien ; elle était à sa place parmi la petite troupe attablée.

Elle n’avait cependant aucune idée de ce sur quoi portait leur débat. C’était ainsi que les frégates fonctionnaient : chacun avait sa spécialité et dépendait des autres pour leur survie. La sienne était les fils en catgut et autres aiguilles ; sujet vaste et passionnant mais qui ne permettait pas de capter le vent ni de détruire un bateau ennemi. Elle se doutait que sur la Dame Rouge personne n’aurait échangé avec elle sur la nécessité de la stérilisation des instruments, nouveau débat des Universités de médecine ; ou alors peut-être Red Jack avait-elle un jour étudier un livre à ce sujet…
Cette pensée fit ressortir la boule dans l’estomac de Dylan qui s’empressa de répondre :

- Bonze ou fer, le constat pour le chirurgien reste le même, dit-elle d’un ton ironique. La question demeure : combien de jambes il faudra amputer ?

Des rires morbides s’élevèrent parmi la troupe tandis qu’elle frappait son verre sur la table. Les pirates avaient l’habitude de blessures et des estropiés, ils ne seraient pas mal à l’aise pour si peu.

- Pour la jambe, je recommande le fer ! dit J.J. Loyd dont la caractéristique prothèse métallique avait achevé la renommée.
Les rires recommencèrent de plus belle. Puis, la conversation dévia sur la jambe de J.J. Loyd et la raison pour laquelle il l’avait choisi de fer et non pas de bois. Ce n’était pas un immense mystère mais un non-dit juste assez grand pour jouer un rôle dans l’apparence énigmatique du second. Chose qu’il cultivait avec sagesse.
Il ne flancha pas et refusa de s’expliquer, alors les théories les plus folles virent le jour. On inventa que c’était parce qu’il l’avait utilisé un vieux canon, celui-là même qui avait armé la Dame Rouge à ses débuts ; ou que c’était pour mieux dérouiller ses ennemis ; puis Dylan se souvint d’un détail et ne pu s’empêcher de le partager.

- Ou c’est parce qu’il voulu faire comme dans l’histoire ! commença-t-elle avant de continuer sous les yeux déroutés de ses compagnons de beuverie. Un conte pour enfant où un pirate - un amiral ou je sais plus - se faisait des membres en fer à partir de l’épée qui les lui avait retirés, une fois son ennemi vaincu.

Les pirates n’avaient toujours pas l’air de comprendre de quel livre elle parlait, alors elle tenta d’appuyer son propos :
- Je sais plus le titre, mais je suis sûre qu’en cherchant bien je pourrais en retrouver un exemplaire dans n… la cabine de Red Jack… Pour ceux qui n’y sont jamais allé, figurez-vous plutôt une grande bibliothèque qu’un endroit pour dormir.

A la connaissance de la chirurgienne, ni la capitaine ni elle-même n’avait encore jamais évoqué leur cohabitation. La rumeur avait peut-être circulé sur les différents ponts, et encore, mais ce n’aurait été que par la simple déduction de leurs trajets. Ce n’était pas vraiment qu’il y avait quelque chose à cacher, non ?
Pourtant Dylan appréciait la confortable intimité de la cabine par-delà le rideau de perle.

Et puise que l’alcool lui était assez monté à la tête pour lui délier la langue, elle continua :
- Je vous dit, ce n’est pas étonnant que la capitaine soit si intelligente avec l’encyclopédie qu’elle trimballe dans ce bateau.
C’était un compliment qui était accompagné d’une grande admiration mais teinté, comme une tache de sang sur un voilure blanche ; fruit de l’amertume mal digérée.
- Des fois je me demande comment c’est possible qu’un sabre aussi aiguisé puisse être aussi attrayant. Comme un ange mais percutant de sagesse.

Plus Dylan parlait, plus elle peinait à formuler une phrase cohérente, pourtant ses pensées lui semblait plus que limpide. Elle ne laissa pas aux autres la possibilité de reprendre en main la conversation, mais plus qu’elle en s’inquiéta de l’ambiance de la salle.
Puis son ton se fit plus accusateur.

- Enfin peut-être pas dans le domaine de la contagion.
Finalement, après tant de verre d’alcool tout en revenait toujours au plan de Red Jack que Dylan désapprouvait. Parce qu’elle n’avait pas fini, la chirurgienne porta un nouveau verre à ses lèvres.
- C’est terrible de me demander de choisir entre la survie de l’équipage et la femme que…
Et la fin de sa phrase, qui comme toutes les autres, avaient été prononcé pour elle-même et se perdit dans sa gorgée.



- post 8 janvier 2023 -
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Caecillius




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MessageSujet: Re: La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor   La quête d'Avery et les détours qui les menèrent au trésor EmptyMer 13 Nov 2024 - 0:25

Je ne saurais pas dire pourquoi, mais tout ce que les diverses discussions m'inspiraient, c'était un rire gras et intense, et une nouvelle rasade. Fer, bronze ou or, peu importe, moi, je compte bien garder mes membres ! JJ est très à l'aise comme ça sur le pont, mais moi, j'ai besoin de tout ce qu'il faut, en chair et en os, pour grimper dans ma hune et avoir la paix. Après tout, c'est pour ça que je fais ce boulot. Même si sur ce navire là, j'avoue que j'apprécie pas mal en descendre aussi.

- T'en coupe tant que tu veux, tant que c'est pas les miennes. Fer, bronze, bois ou quoi que ce soit, y'a pas intérêt que ça me concerne un jour.

C'est surtout que je sais me battre, pas comme certaines... et en plus, je sais même recoudre, moi ! On devient pas gabier en enfilant des perles, mais faut bien savoir raccommoder les cordages et la voilure si on veut pouvoir aller quelque part.

Un nouvel éclat de rire, et cette fois, c'est la choppe de la chirurgienne que je remplis, à ras. Elle est plus intéressante quand elle est bourrée, celle-là. Avec un peu de chance, elle aura même oublié ce qu'elle nous a raconté demain. Tout ce dont on a besoin, là, c'est pas d'accident. Elle est pas en état. M'enfin, si faut que recoudre, entre la capitaine, Alonzo et moi, on devrait se débrouiller à peu prés.

Tiens, il est où Jackson ? Boarf, je m'en fous, il m'est encore rien arrivé ce soir.

- Ce qui est terrible, c'est de pas finir ses phrases ! Et de pas finir son verre aussi...

Et puis peut-être que si elle termine ce qu'elle a à dire, on arrêtera de m'emmerder avec ma soi-disant histoire d'amour avec la Capitaine. Bon, en vrai, ça m'amuse, surtout depuis que tout le monde se met à spéculer pour savoir si Colleen est ma soeur ou ma fiancée. Est-ce si incroyable qu'elle ne soit ni l'une ni l'autre ? Au fond, c'est un peu comme ma première capitaine. Voilà, c'est rien qu'une bande de jaloux ! Moi, j'ai deux capitaines. C'est fou, quand-même, y'a que deux femmes dans ma vie, et il faut que tout l'équipage se demande laquelle des deux, si c'est pas les deux, je me tape au fond de la calle. Et ben aucune ! Et pourtant, ils devraient le savoir, je me cache pas de ce que je suis, depuis que je suis sur la Dame Rouge. Ou quel que soit son nom désormais...

- T'façon, l'amiral, il avait même pas de jambe de fer ou de bronze. Il en avait deux bien vraies, et vaudrait mieux pas qu'il rôde dans les parages, parce que si ça se met à vouloir remonter le courant, ben on est pas dans la merde moi j'vous l'dit.



- post 30 septembre 2023 -
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