La soirée avait été parfaite. Enfin d'un point de vue Mandalorien bien sûr. Être promu dans l'élite ça n'arrivait qu'une fois dans la vie ! Et associé à mon retour, la fête avait été d'autant plus mémorable. J'avais attendu ce moment depuis tellement de temps que je profitais de chaque instant. Tellement à vrai dire, qu'un Gungan n'aurait eu aucun mal à se débarrasser de moi vu l'état dans lequel je finissais. Un Gungan pacifiste et unijambiste. Et ne parlons pas du réveil. Douloureux et long. Pas évident et pas court du tout. Bref. Après avoir passé un certain temps à essayer de chasser l'essaim de Géonosiens de mon crâne, je décidais d'aller chercher ma nouvelle armure. Ça devrait assez m'occuper l'esprit pour ne plus y penser.
Pour quelqu'un qui n'y connaissait rien, elle était visuellement similaire à l'ancienne. Sa valeur résidait dans ses systèmes internes plus fiables ainsi que dans une intégrité structurelle renforcée par de l'alliage spécial au moment de la fabrication. Peinte avec les marquages de super commando, c'était une pure merveille. Elle était également plus légère, ce qui augmentait la vitesse et l'accélération du jetpack. Un hologramme me sortait de mon rêve éveillé. Un des maitres forgerons travaillait sur des schémas d'armure portant le symbole impérial. C'était donc ça leur plan ? Nous prendre notre technologie et nous tuer par la suite ? Je fonçais dans le bâtiment de commandement afin de montrer les preuves au comte. Il devait être mit au courant de la fourberie de l'Empire.
Je le trouvais dans son bureau, occupé à gérer le clan de son mieux.
- Monseigneur, veuillez pardonnez mon intrusion…
- Ah ! Tu dois venir chercher ton prochain assignement, je vois que tu es déjà équipé. Vois ça avec ton oncle, il te donnera les détails.
- Je n'y manquerais pas, mais avant je dois vous parler d'un problème très important.
L'air intrigué qui passait sur son visage suffisait à me laisser continuer. Je posais mon communicateur devant lui et l'allumais pour projeter les plans récupérés par Trayen.
- Lors de mes voyages, je suis tombé sur ces plans. L'Empire tente de construire une super arme capable de nous anéantir.
- Es-tu bien sûr de ce que tu avances ? répondait-il avec incrédulité.
- Absolument ! Regardez les schémas, il y est précisé que l'arme doit pouvoir perforer du beskar !
- Et tu voudrais donc attribuer ce privilège uniquement aux enfants de Mandalore ? Il y a de nombreux autres individus qui portent nos armures alors qu'ils ne le méritent pas.
- Ça n'a aucun sens ! L'Empire se prépare à la guerre ! Contre nous ! Contre Mandalore ! Nous devons réagir maintenant et prévenir les autres clans afin de s'unir !
- Est-tu un rebelle ?
- Euh non mais… répondais-je pris de court par la remarque étrange.
- Tant mieux, parce que si nous sommes ici c'est grâce à l'Empire. Le système est en paix désormais, et Gar Saxon a été nommé vice-roi de Mandalore. Il a le soutien de l'Empire, et tu ferais bien de t'y mettre toi aussi. La maison Kyrze est détrônée, la maison Viszla a été dépassée par l'un de ses vassaux. Telle est la réalité Ilyan. Il faut s'y conforter. Tu dois t'y conforter.
Il prenait ensuite le communicateur, en effaçait les données et le rendait comme si rien ne c'était passé. Je le récupérais avant de faire demi-tour et de sortir du bureau. D'une certaine façon, je venais de mourir. L'indifférence de l'alor, ses manœuvres politiques, la construction de docks en orbite autour de la lune ainsi que l'académie sur Madalore même… Tout ceci me donnait l'impression d'avoir été coupé avec une lame faites de glace en provenance des pôles de Hoth avant d'être évidé comme un gibier. J'avais confiance en mon clan pour faire ce qui était juste, et même si je veux bien admettre que ma définition de "juste" est assez large, s'allier avec son ennemi en espérant y gagner du pouvoir était absurde. Ridicule et contraire à nos coutumes et à notre façon d'être. Le clan était devenu son propre contraire. Je sortais du bâtiment d'un pas mécanique, comme si j'étais passé en pilote automatique, et je remarquais ce qui n'avait été qu'un détail jusqu'alors : le nombre de drapeau impériaux disposé dans toute la base. Il y en avait partout. Ce n'était plus notre maison, c'était un avant-poste de Palpatine sur Concordia. Un avant-poste où je n'avais pas ma place. Je refusais d'être complice d'une telle trahison. Tout était si soudain et je n'avais pas de plan, aussi je décidais de faire ce qui semblait devenir entre moi et le reste de Maarlock : partir loin. Je doutais de trouver du soutien au sein du clan, et les autres ne me verraient pas arriver d'un bon œil.
Je montais à bord du Strill et me laissais tomber dans le siège du cockpit. Lorsque R3 demandait où aller, ma réponse était laconique et presque atone.
- Où tu veux. Mais loin.
Il se trouvait que le droïde était plus malin qu'il ne pouvait le laisser à penser. Il avait deviné que quelque chose ne tournait pas rond, et avait donc déduit que les relations avec le clan redevenaient délicates. Son processeur avait calculé que nous allions donc avoir besoin d'argent et de me changer les idées avant que je ne fasse quelque chose de stupide, et c'est donc tout naturellement qu'il avait lancé le vaisseau à Nar Shaddaa. Qui était effectivement le meilleur endroit de la galaxie pour descendre une dizaine de pintes et reprendre quelques contrats.
Deux jours après mon départ, je recevais un message de la part de mon oncle. Il avait été mis au courant de mon problème avec le comte et tentait de me convaincre d'attendre. Que tout n'était pas aussi grave que ça en avait l'air. Il finissait aven citant Mandalore l'Ultime :"Lorsque tu seras entouré par ceux qui ne te connaissent pas et se fichent de toi, rappelle-toi que tu fais partie de quelque chose de bien plus grand et puissant que ce qu'ils pourront jamais connaître". Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire exactement, mais j'en déduisais qu'il avait un plan. Que peut-être l'action du clan était une ruse. On ne citait pas l'Ultime impunément, et surtout pas mon oncle. J'espérais simplement que personne ne se trompait en choisissant cette voie.
L'avantage de l'espace Hutt était d'être plutôt laissé de coté par l'Empire. Personne, pas même un Sith, ne pourrait jamais instaurer l'ordre dans cette partie de la galaxie. On y trouvait tout, à tous les prix ; et j'avais désespérément besoin de quelque chose pour ralentir la croissance du lézard à plumes dans ma soute. Oui parce qu'avec les derniers événements, le varactyle récupéré sur Utapau m'était un peu sortit de la tête. Et il grandissait vite la sale bête. D'abord il me fallait du travail ; le reste suivrait.
Je reprenais en douceur, avec des boulots assez faciles ; jusqu'à ce fameux contrat de garde du corps. Il se trouve que la personne que j'étais sensé protéger était un riche marchand en provenance de Corellia venu acheter des armes pour ses propres troupes. Et puisque le but était de se procurer des calibres réglementés par l'Empire, il était venu sans escorte pour rester discret. Sauf qu'avoir les poches pleines de crédits en étant désarmé sur Nar Shaddaa, c'était un peu comme se parfumer de sang frais avant d'aller câliner un rancor affamé. C'était pas très intéressant, mais le type payait bien et le boulot n'était pas compliqué alors ça faisait un peu de vacances…
Mon employeur rencontrait le vendeur dans la suite d'un casino lui appartenant. Enfin appartenant au clan Hutt pour qui le vendeur travaillait. Après des politesses interminables, les deux se mirent enfin à discuter business. Le dos appuyé contre un mur, je restais un peu à l'écart tout en étant prêt à dégainer en cas de besoin. Je ne m'intéressais pas à la transaction jusqu'à ce le vendeur, un Nikto a la peau écailleuse rougeâtre, ne m'interpelle afin que je vienne confirmer la qualité d'une armure.
- Hé le Mandalorien ! Viens donc lui dire que c'est une vraie cette armure ! Il te croira mieux que moi.
Je m'approchais et jetais un coup d'œil au tas de ferraille indiqué. Je détestais voir le commerce de nos armures, mais d'un autre coté si celle-ci était livrée sans son propriétaire, c'est qu'il avait été assez stupide pour mourir. Ça ressemblait à une beskar'gam en effet, mais le seul moyen de le vérifier était de tirer dessus. Et puis mon cœur ratait un battement. Je prenais le casque dans mes mains et l'observais pendant de longues secondes. Chaque armure était unique grâce aux personnalisations apportées par le porteur, et je ne connaissais qu'une seule cuirasse avec ces marquages. Je reposais le casque et m'adressais au corellien.
- C'est une originale, d'excellente qualité. Mais elle n'est pas à vendre.
J'empoignais le vendeur par le col et commençais à le secouer un peu pour le faire parler.
- Où est-elle ?! Cette armure, où l'a tu trouvé ?!
Il ne répondait rien mais ses gardes pointèrent tous leurs armes sur moi. Tous devaient avoir l'habitude des négociations musclées, mais ils n'avaient visiblement jamais eu affaire à un commando en furie. Je balançais le nikto contre un mur avant de dégainer et d'abattre ses hommes de main. Ils avaient de gros pistolets, mais à quoi bon quand on sait pas s'en servir ? L'archétype même de la petite frappe des bas-fonds d'un monde ruche. Le propriétaire essayait de s'enfuir en compagnie de mon employeur, mais un rayon d'ions lui paralysait la jambe et empêchait sa fuite.
- Tu veux quoi putain ?!
- Je te l'ai déjà demandé. D'où vient l'armure ?!
- Va te faire foutre j'en sais rien !
Une telle obstination pouvait signifier deux choses : soit il ne savait vraiment pas d'où venait la beskar'gam, soit il ne voulait pas avouer le nom de son patron. Dans les deux cas, j'allais devoir remonter la hiérarchie du gang. Je plaçais l'armure dans une caisse et quittais le casino aussi rapidement que possible en prenant soin de raccourcir considérablement l'existence du nikto. Sur le chemin du retour, je demandais à R3 de sortir toutes les informations sur le Hutt et son cartel et alors que je montais la cuirasse sur des montants, l'astromech venait me voir avec tout ce qu'il avait pu trouver dans l'ordinateur de bord. Pas à vrai dire, surtout les localisations des cercles de jeu et de tous ses autres "commerces". Mais il y avait une arène de combat sur Nal Hutta, proche de son palais ; et je devrais trouver là-bas quelqu'un capable de répondre à mes questions.
C'était donc temps d'aller faire un tour sur le marais putride qui servait de monde d'origine aux Hutts. Rien de ce qu'on pouvait trouver sur cette planète ne valait l'air qu'il respirait. Les seuls êtres pour lesquels je pouvais avoir de la compassion seraient les esclaves, et même dans leur cas je serais plus clément en abrégeant leurs souffrances immédiatement qu'en tentant de les libérer.
Je trouvais en endroit presque convenable pour y poser le vaisseau à proximité du palais du Hutt. Un éperon rocheux dominait l'endroit et devrait pouvoir servir de bon point d'observation.
- Zig viens avec moi. R3 tu verrouille le Strill et ne laisse personne s'approcher à moins de 100m. Utilise les canons s'il le faut.
C'était le nouveau surnom du droïde sonde. Comme le veractyle n'arrêtait pas de lui courir après dans la soute, je les avais nommés Zig et Zag. Ça sonnait bien et ils n'avaient pas l'air de s'en plaindre. Nous allions nous poster au-dessus du rocher et commencions la reconnaissance des lieux. Je restais en arrière et observais le complexe avec les macroculaires du casque pendant que la sonde se rapprochait pour jouer à l'espion. J'en apprenais beaucoup sur les rondes des gardes ainsi que les systèmes de défense, mais rien d'autre. Je passais la nuit à même la roche afin d'être prêt dès le lever du jour.
L'arène était à ciel ouvert, et je pouvais voir les combattants depuis mon poste d'observation. Il devait y avoir un événement au palais car ils avaient fait la fête toute la nuit. Les invités de marque allaient être présent pour les combats, une bonne occasion pour moi de trouver un des lieutenants du Hutt. Je les passais en revue lorsque Zig entrait en contact avec moi. En bonne sonde, il avait analysé tout ce qui lui tombait sous les optiques et avait quelque chose de très intéressant. J'affichais ses résultats dans mon casque et sans le système de survie intégré, je serais mort d'une crise cardiaque foudroyante. Il avait trouvé la trace d'un tatouage sur l'un des combattants et l'avait analysé de façon passive ; sauf qu'il avait trouvé une correspondance. Avec le même tatouage que portait la fille sur les holoprojections représentants ma sœur. Il venait de retrouver Shae.
Elle était en vie, et elle n'était pas libre. Forcée de combattre pour une limace jusqu'à ce qu'elle meure dans l'arène ou pire encore. Me vision se troublait pendant quelques secondes ; et je sentais le sang battre à mes tempes. Il allait payer. Ils allaient tous le payer. Sans une "défaillance" du système de survie, j'aurais probablement fait une immense connerie. Plus grosse que l'ego d'un Sith. Combinant les mesures du pouls ainsi que de la fréquence ventilatoire, l'armure enclenchait le protocole antihémorragique et m'injectait des coagulants ainsi que des calmants afin de réduire le rythme cardiaque.
Je revenais peu à peu à mon état normal et pensais à un plan pour la sortir de là. Au diable l'infiltration, je devais agir immédiatement. Les entrées étaient bien gardées, mais ils n'avaient pas pensé que les enfants de Mandalore pouvaient voler.
- R3 ! Mission de sauvetage éclair. Je veux le Strill en position de canonnière au-dessus de ma position dans deux minutes ! Toutes les cibles sont rouges ! Je répète, tout ce qui bouge est hostile. Feu à volonté. Zig, standby pour extraction.
Répondant par ce qui était un bip d'excitation, l'astromech faisait chauffer les moteurs du vaisseau. Je sautais du rocher et montais en flèche lorsque le jetpack s'enclenchait. Les réacteurs améliorés avaient réellement une poussée plus grande que l'ancien, il allait falloir un peu de temps avant de s'y faire entièrement. N'étant momentanément guère plus qu'un missile en armure bardé d'électronique, je fonçais vers le lieu de combat aussi vite que possible. R3 allait réduire l'endroit en cendres et je ne tenais pas à me retrouver entre le déluge de tirs en provenance du Strill et la multitude de cibles présentes.
Je plongeais vers l'arène et tombais du ciel en choisissant un gladiateur wookie pour amortir l'atterrissage, l'aplatissant quelques peu au passage. Une fois le sable projeté en l'air par le souffle de mon arrivée, les dizaines de gardes de l'endroit pointèrent leurs armes en ma direction. Il y eu un silence. Un moment de calme où rien ne sa passa, ni ne s'entendit. Puis deux combattants aliens se jetèrent sur moi en rugissant. J'esquivais aisément la vibro-hache du gamoréen en lui ouvrant une plaie béante dans l'estomac avec mon poignard dentelé, déversant le contenu de ses entrailles sur le sol humide alors que je déviais la lance du trandoshan sur l'armure avant de prendre la tête du lézard dans mon gantelet et de la réduire en pulpe sanguinolente d'une simple pression des doigts. Je m'avançais de quelques pas vers la blonde qui se tenait devant moi lorsqu'elle m'interpellait :
- T'es qui toi ?
Cette question revenait un peu trop souvent à mon goût. J'allais finir par devoir écrire mon CV sur mon plastron, comme ça les gens arrêteront peut-être de me demander mon nom avant tout le reste. Le Hutt semblait trouver le spectacle très amusant et ses gardes avaient baissés leurs armes. Il voulait surement voir comment ce combat surprise allait se dérouler. Je répondais en mando'a afin de vérifier si c'était bien Shae que j'avais devant les yeux ; et si c'était bien le cas, de la rassurer quant à mes intentions.
- Gar klesir dush'shya ui a bantha, vod. [Tu sens plus mauvais qu'un bantha, frangine.]
Elle eut un mouvement de recul et raffermit sa prise sur ses armes. Mon armure ne portait plus les couleurs du clan, et elle devait se demander à qui elle pouvait bien avoir affaire.
- Udesiir Jai'galaar. Ni narir va at akaanir gar emuurir ibac ca'nara at nau'ur kad. [On se calme Faucon. Je veux pas qu'on se batte comme cette fois à a forge.]
Entendre son surnom semblait la perturber, mais pas autant que l'évocation de cette bagarre qui s'était déroulée lorsque nous étions enfants. Elle baissait ses armes, prête à m'écouter.
- Ni cuyir olar at gaa'tayl gar. [Je suis venu t'aider.]
C'est exactement à ce moment là qu'une ombre surgit au-dessus l'arène et pulvérisait les gradins sous une pluie de feu. J'assommais Shae avec un blaster pendant que Z5 surgissait d'une fenêtre pour s'agripper à mon jetpack. Je récupérais ma sœur et décollais à bord du Strill en hurlant à R3 de dégager du coin. Trois intercepteurs se lançaient immédiatement à notre poursuite, mais je laissais le pilotage à l'astromech pendant que j'installais le corps inconscient de ma sœur dans la baie médicale. Je sentais soudainement le vaisseau perdre de l'altitude et recevait une alerte de R3 indiquant que le générateur avait été mis en surtension sans qu'il ne fasse rien. *Canons à ions* pensais-je. Ils cherchaient à nous prendre vivants et avaient grillés les circuits du Strill. Ne restait plus qu'à trouver l'endroit le moins pire pour toucher terre et préparer à se battre jusqu'au bout. Je reprenais les commandes et tentais de manœuvrer le vaisseau autant que possible. La nature marécageuse de la planète fut d'une grande aide pour le crash, car l'eau et la boue absorbèrent une partie du choc, laissant le vaisseau en assez bon état. Par chance les chasseurs qui nous avaient attaqués n'étaient pas des transports de troupes, et j'estimais que j'avais 20mn tout au plus avant que les premiers soldats à la solde du Cartel ne pointent le bout de leur nez. Il faudrait aussi dégager la végétation autour de nous, afin d'empêcher l'ennemi de s'approcher à couvert.
Aidé par l'astromech, je réussissais à remettre le courant dans le vaisseau. Tout juste de quoi faire fonctionner les systèmes, mais pas assez pour les moteurs ou l'hyperdrive. Pendant que la sonde faisait une carte détaillée du site de crash, je prenais la décision d'envoyer un sos avant que les communications longue distance ne soient brouillées par nos ennemis. Il me fallait quelqu'un qui soit capable de rafistoler le Strill pour effectuer au moins un saut hors du secteur et en même temps puisse se défendre seul sur Nal Hutta. Deuxième coup de chance, je connaissais exactement la bonne personne.
Besoin de hut'uun ésotérique sur Nal Hutta. Vaisseau HS, réparable. Assiégés, au combat jusqu'à la fin. Pour la vengeance et l'honneur.
Je m'occupais des munitions lorsqu'une voix s'élevait dans mon dos :
-Vod, cad olyay calyr at gar madsa'yr… [Frangin, y'a un animal à ton plafond…]
Je faisais volte-face et trouvais Shae plantée au pied de l'escalier menant au pont supérieur. Je me précipitais la serrer dans mes bras. Personne ne parlait pendant un long moment. Nous avions tout deux attendus ce moment depuis des années ; elle beaucoup plus que moi. Nous revenions à la réalité lorsque les premiers tirs ricochaient sur la coque du Strill.
- Ton armure est au-dessus, dans l'armurerie. Sers-toi en armes, il y a ce qu'il faut.
J'armais le canon rotatif pendant qu'elle s'équipait et me préparais à repousser les assaillants. Elle me rejoignait juste à temps pour le début de leur attaque et se mettait à couvert derrière une pile de caissons vides empilés en guise de barricade. Nous ouvrions le feu simultanément, comme au bon vieux temps.
- Dis donc, t'es devenu ori'ramikad ! Bravo ! Comment ça va à la maison ?
- C'est… Compliqué. Je te raconterai tout à l'heure, j'ai des infos à te montrer. Toi tu me croiras au moins ! Un tir ricochait sur mon plastron, et je répliquais par une rafale dans sa direction d'origine.
- Joli vaisseau sinon ! Bien aménagé ! Ça te dérange si je squatte quelques jours ? J'ai pas eu de nouvelles du monde pendant des années alors faut bien rattraper tout ça !
- Fais comme chez toi ! Je vais rester garé ici de toute façon, j'attends un ami.
- 3 avril 2018 -